La cire gaufrée….ou comment s’en passer
Le printemps ne va pas tarder et l’apiculteur va commencer à cirer ses cadres afin d’offrir à ses avettes des cires neuves et appliquer ainsi une mesure prophylactique indispensable en apiculture. Mais cette feuille de cire est-elle vraiment indispensable ?
Comme la majorité de mes collègues, j’utilise des feuilles de cire gaufrée. Cette cire est déjà préformée et les abeilles construisent en suivant le modèle qui leur est imposé.
Depuis quelques temps déjà, l’emploi de ces feuilles de cire me pose problème:
– Je ne suis pas certain de leur provenance, ni de leur qualité. Je n’ai en effet aucune garanti quant aux éventuels résidus d’acaricides ou de pesticides contenus dans ces cires.
– La cire gaufrée est actuellement hors de prix.
– La cire gaufrée ne respecte pas le comportement naturel de la colonie, en effet, les cellules sont préformées pour l’élevage d’ouvrières. Dans une colonie naturelle, les mâles sont beaucoup plus nombreux et jouent un rôle dans l’équilibre global
de la colonie
Supprimer la feuille de cire et les fils des cadres implique inéluctablement une fragilité excessive des cires, leur manipulation devient problématique. Cette solution est inconcevable pour un travail rapide et efficace. Il me fallait trouver une solution qui ne fragilise pas trop les cadres de façon à pouvoir les manipuler aisément.
J’ai donc testé en 2015, sur quelques colonies, les cadres à jambage popularisés par Bernard Nicollet, apiculteur dans la Loire.
Le personnage est très controversé et décrié sur les forums internet mais je ne permettrai pas de juger quelqu’un que je ne connais pas. Même si ses écrits sont parfois un peu loufoques et que la référence continuelle à sa « petite boutique » est un tantinet agaçante (euphémise), il s’avère que notre homme est un passionné et que sa conduite des ruches est intéressante.
Le cadre à jambage est un cadre traditionnel non filé dont la structure est renforcée par un jambage constitué d’une baguette de bois. Comme ceci:
Une amorce de cire est fixée en haut du cadre et les abeilles étirent le reste.
Avantage de cette pratique:
– La cire de la ruche est entièrement fabriquée par les abeilles , je suis donc certain de sa qualité.
– La population entière de la ruche est au travail et cela contribue à limiter l’essaimage.
– La colonie produit le nombre de mâles dont elle a besoin, l’équilibre naturel est respecté.
– Le coût lié à la cire est divisé par 10, avec une feuille de cire, vous pouvez cirer 10 cadres contre un cadre de façon traditionnelle.
– La reine pond plus vite dans les cadres à jambage car elle peut pondre des deux côtés à la fois alors que sur les cadres cirés, il faut attendre qu’une face soit déjà construite.
– La vitesse de construction est impressionnante,
Il faut néanmoins être très délicat dans les manipulations lorsque les abeilles débutent la construction, une fois le cadre bâti je n’ai rencontré aucun problème de solidité, le jambage joue parfaitement son rôle.
Cette expérience a été pour moi concluante, elle sera renouvelée et étendue cette année.
La question que je me pose avec la cire gaufrée (même s’il ne s’agit que d’une amorce de quelques centimètres) est de savoir si l’orientation (diagonale de l’hexagone horizontale ou verticale) a une influence.
Des observations ont-elles déjà été faites ?
Pourtant pour le confort de la larve ce n’est pas pareil d’être sur un « plancher » à plat ou dans un angle à 120° !
Je n’ai vu aucune remarque sur le sujet dans la littérature que j’ai consulté.
Amitiés bzzz.
Romain